Le 15 avril 2019, un violent incendie dévastait la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Ce sinistre très spectaculaire a suscité un émoi hors du commun en France mais également dans de nombreux pays. Outre les réactions institutionnelles, des entreprises privées ont très vite réagi pour apporter des aides de toute nature, notamment financières.
Parmi celles-ci, la Fondation Renault, plutôt que de contribuer directement à la reconstruction du monument, a souhaité développer une démarche visant à améliorer la sécurité incendie dans les bâtiments patrimoniaux français.
Renault s’est donc rapproché de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France pour construire un programme sur trois ans (2020-2022) répondant à cet objectif.
Le projet qui a été validé comprend plusieurs étapes. En premier lieu, la construction d’une base de données des incendies dans les bâtiments à caractère patrimonial a été une étape essentielle pour bien cerner les causes des sinistres et appréhender les difficultés opérationnelles rencontrées par les sapeurs-pompiers. Une bonne vision des causes et circonstances des feux permet en effet de cibler les mesures de prévention et de prévision à mettre en place. La seconde étape consiste en la réalisation des études et des recherches sur les outils destinés à la protection des œuvres patrimoniales en cas d’un risque d’incendie est en cours. Il n’existe aujourd’hui que très peu de travaux scientifiques permettant de mesurer les performances des outils de protection existants comme les bâches, les vitrines, les caissons, l’extinction automatique… Il est nécessaire de réaliser un état de l’art international de l’existant puis de mesurer l’efficacité de ces protections, notamment sur des feux réels. Après un appel à candidatures, ces travaux ont été confiés au CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment). Ensuite, la Fondation Renault et la FNSPF redigent un mémento pratique du risque incendie dans les bâtiments du patrimoine s’adressera essentiellement aux directeurs des établissements (propriétaires, responsables d’établissement ou de site, exploitants), mais aussi aux professionnels de l’acte de construire (architectes, bureaux d’études, conseils) et bien sûr aux sapeurs-pompiers. Ce guide recueillera les bonnes pratiques en matière de protection, prévention et prévision. Il comportera également des recommandations opérationnelles. Il sera conçu comme une « boîte à outils » dont chaque acteur pourra s’inspirer. Enfin sont conçus des plans ER 360° au profit des Sdis de France. Il s’agit de plans numériques dynamiques, utilisables comme l’outil « Google Street », et permettant de visiter très simplement l’intérieur etl’extérieur d’un bâtiment. Cela permet notamment d’identifier les œuvres à protéger en priorité, soit en les évacuant, soit en les protégeant avec un outil spécifique. Le plan permet également de repérer les cheminements opérationnels dans un environnement complexe.
Afin d’orienter les travaux et la méthode, de proposer des pistes de réflexion, de permettre une analyse critique du projet et des résultats, la FNSPF s’est appuyée sur un comité de pilotage regroupant les acteurs institutionnels incontournables pour une telle démarche et notamment :
Le ministère de la Culture, la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des risques, la Fédération française de l’assurance, l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (ENSOSP), l’Entente Valabre, l’Association nationale des directeurs et directeurs adjoints des services d’incendie et de secours, le Bataillon de marins-pompiers de Marseille, plusieurs services départementaux d’incendie et de secours, le Comité technique international du feu, Bouclier Bleu France, la Fédération française des métiers de l’incendie, des experts.
Avoir réussi à rassembler ces différents acteurs autour d’un projet fédérateur est une grande satisfaction et constitue l’un des points forts de ce programme, qui suscite l’enthousiasme et la mobilisation de tous.
Notre-Dame de Paris en chiffres
- 4 800 m² de superficie
- 1 300 chênes pour la charpente, soit 21 hectares de forêt
- 856 ans
- 128 mètres de longueur totale
- 96 mètres de hauteur pour la flèche
- 69 mètres de hauteur pour les tours et 380 marches pour y accéder
- 60 mètres de longueur de la nef
- 43 mètres sous toit
- 36 tonnes de cloches
- 33 mètres sous voûte
- 13 millions de visiteurs par an