Notre pays est fichu. Plus rien ne va. C’était mieux avant. Tout fout le camp… Cela, nous ne cessons de l’entendre à qui mieux mieux autour de nous. Alors non seulement je pense sincèrement qu’avant, ce n’était pas mieux, et que, loin de conforter ce discours fataliste, notre belle jeunesse française est prometteuse. J’en conviens, ce n’est pas en restant derrière l’écran de leur téléphone que ces mêmes détracteurs planqués derrière des réseaux associaux peuvent prendre le pouls de notre société. Certes, tout n’est pas rose, et surtout pas la vie. Mais il reste tant de belles choses. Soldats du Feu magazine/Sapeurs-Pompiers de France s’est immergé plusieurs jours durant dans la toute nouvelle école des sapeurs-pompiers de Paris et c’est le dossier que nous vous présentons ce mois-ci. Ce sont 1 200 recrues, de jeunes citoyens français, qui embrassent une carrière militaire pour servir leur pays et la belle corporation des pompiers. J’ai vu de jeunes filles et de jeunes garçons en baver pour monter la fameuse planche à rétablissement. Je les ai vu courir, du matin au soir, écoutant leurs formateurs à chaque instant. J’ai vu, mais j’ai surtout senti cet engouement, cette envie de se surpasser au service d’une noble cause, tous se remettant en question chaque jour qui compose les quatre mois de leur formation.
Cette jeunesse engagée a déjà compris les fondamentaux de notre société. En s’engageant à la BSPP, c’est bien plus qu’une démarche professionnelle, car ailleurs, c’est sûr, il y a des boulots plus simples. L’institution militaire en général et la BSPP en particulier offrent probablement le dernier terrain d’aventure possible pour quelqu’un qui veut penser autrement. Mais il y a un prix à payer, celui du courage, de l’abnégation et du goût dans l’effort. Et pourtant, il faut les voir chanter au pas le matin, alors que le soleil ne s’est pas encore levé. Regardez ces valeureux soldats du feu en devenir s’entraider à chaque épreuve, s’encourager les uns les autres en forgeant un bel esprit de cohésion. Et ces jeunes-là ne sont pas des exceptions. Ils viennent du Finistère et du Loiret, de Toulouse ou encore de Strasbourg, et pour certains, sont déjà sapeurs-pompiers volontaires. Ils sont la France d’en bas, ils sont notre avenir car ils sont nous. Alors, moi qui ai suivi ce même parcours il y a près de 40 ans, je vous le dis, ce n’était pas mieux avant. Tout a changé, à part peut-être une chose : l’idéal du sapeur-pompier de Paris.