Et ce fut la guerre !

Soldats du feu
Carlo ZAGLIA

C’est entre les deux tours de l’élection présidentielle que j’écris ces lignes, et même si cet épisode démocratique est important pour l’avenir de notre pays, mes pensées vont en premier lieu vers le peuple ukrainien.

Loin de moi l’idée de juger de l’intérêt, de l’opportunité, de la légitimité (rayer les mentions inutiles) d’une telle guerre, qu’elle soit ou pas d’ailleurs une « opération spéciale ». Ce qui me désole c’est davantage le drame qui en découle et toute cette misère humaine qui désormais fait le quotidien de nos Unes. Femmes et enfants, tués, blessés, réfugiés, et hommes qui, pour la plupart, partent combattre un envahisseur qui parle une langue commune et porte probablement les mêmes gènes qu’eux.

Notre monde, exsangue d’une pandémie qui n’en finit pas, s’offre le luxe d’une guerre de territoires dans une Europe civilisée – ou presque – mais où, face à la frêle apparence d’un Otan vieillissant et sénile, les enjeux géopolitiques d’un passé post-Cold War restent intactes.

Que pouvons-nous faire ? me direz-vous. Tout. Nous pouvons tout faire. Et la première chose que notre corporation a faite, c’est d’envoyer aux portes de l’Ukraine des convois humanitaires aux couleurs des « Pompiers de la paix ». Ce sera peu. C’est certain. Mais il fallait le courage de le faire. Le courage aussi d’y aller, envers et contre tout.

C’est peu. Je le répète. Mais une fois de plus, nous ne sommes pas restés les bras croisés, à regarder chaque matin de nouveaux immeubles détruits dans la nuit sur nos petits écrans carrés et en couleur. Il est parfois des moments où il convient de prendre des décisions. De celles qui ne font certes pas l’humanité, tant il est vrai que les enjeux de l’État, des États d’ailleurs, dépassent de loin celui des ONG. Et pour autant, le travail déjà accompli là-bas et celui à venir sont, pour les gens secourus, bien plus qu’un choix politique.

C’est un espoir. Un espoir qui vient de l’ouest. Qui vient des sapeurs-pompiers français.

J’ignore si ce terrible conflit va durer, et s’il dure, combien de temps cela prendra pour trouver un compromis, car ne soyons pas dupes, il n’y aura pas de grand vainqueur et seul un compromis négocié chèrement nous permettra d’y voir un terme. En attendant, j’ose espérer que les Pompiers de la paix n’aient pas été un coup d’épée dans l’eau, et que cette première mission en verra d’autres.

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