Pour cette année 2023, là tout de suite, celle qui démarre, le bon usage voudrait que je vous souhaite à tous « une bonne et heureuse année ». Je ne vais pas transiger à cette règle d’or, mais si je souhaite rester objectif, je ne vois pas ce que cette année va avoir de bonne…
Les restrictions, les privations devrais-je d’ailleurs dire, que nous avons subies ces deux dernières années, et pour certains d’entre nous, avec courage et abnégation, ne sont que les prémices d’une décennie qui ne s’annonce pas sous les meilleurs hospices. Outre un dérèglement climatique qui a enfin éveillé une conscience collective, le temps de quelques incendies remplacé par une coupe du monde qui se moquait des stades surclimatisés construits sur les cadavres d’une main-d’œuvre précaire et sans avenir aucun, il faut désormais compter avec le prix du gaz et des carburants, et avec l’électricité qu’on va se partager.
Nous tous, individus et consommateurs, en sommes les premières victimes, faute à pas de chance ou faute à un manque de visionnaires dans notre pays… qui auraient dû prévoir tout ce qui nous arrive, car tout était déjà écrit. Les ruptures sont partout.
Au-delà de l’individu, vous êtes-vous demandé les sommes que cela représente à l’année pour un service d’incendie et de secours ? Il faut continuer à faire rouler tous nos véhicules de secours et de servitude, au prix exorbitant de l’essence ou du gazole qui sont, on le sait, surtaxés, et sur lesquels les collectivités reversent une TVA. Il faut ajouter à cela le prix du chauffage des infrastructures de nos établissements publics, gaz ou électricité. Tout dépend bien sûr du lieu géographique et de la taille du SIS, mais croyez-moi, cela se chiffre en centaines de milliers d’euros que nos gouvernances ne sont pas prêtes à supporter. Elles aussi ont des choix à faire !
Et au moment où j’écris ces lignes, on nous annonce des coupures de courant pour éviter un blackout. Dois-je vous rappeler que les relais téléphoniques dépendent du courant électrique et que, pour la plupart, une batterie prend le relais pour trente minutes à peine ? Vivement NexSis 18-112…
Donc oui, pour tout cela et pour bien d’autres choses à venir, je ne dérogerai pas à la règle en vous souhaitant à vous tous, collègues, amis et frères de notre grande corporation, une bonne et heureuse année, et que sainte Barbe veille sur vous.
Carlo ZAGLIA