L’aventure continue grâce au travail de nombreux services, de la fédération nationale des Sapeurs-Pompiers de France et des politiques. Le SSUAP va pleinement prendre son essor boosté par la Loi Matras du 25 novembre 2021 maintenant bien connue de tous. Cette Loi confirme et amène de nouveaux outils aux sapeurs-pompiers pour prendre en charge les victimes.
Le Sapeur-pompier secouriste devient aussi soignant pour les soins qui ne peuvent pas attendre, ce qu’on appelle aussi urgence. Cette attente des victimes patients d’accidents ou de problèmes de santé va pouvoir bénéficier d’une assistance complémentaire appréciable en recevant rapidement les traitements pour ce qui tue en 1er. Le bilan mondialement connu et utilisé XABCDE et même FGHI est un gage de cohérence, de pragmatisme et d’efficacité qui va venir renforcer la prise en charge des blessés et malades. Restons juste vigilants à ne pas modifier la recette d’un dispositif efficace pour le remplacer par un dispositif complexe.
Les sapeurs-pompiers vont pouvoir entamer la mise en route des protocoles thérapeutiques permettant l’administration médicamenteuse pour traiter ou soulager certaines pathologies. Ils vont réaliser des examens et relever plus de données pour identifier les facteurs de risque ou de gravité pouvant entrainer des décès évitables. Ils pourront peut-être éviter le transfert vers l’hôpital de patients ne le nécessitant pas, et qui aujourd’hui sont transportés sous couvert d’une présumé sacro-sainte « ouverture de parapluie » décrédibilisant la fameuse régulation.
Les sapeurs-pompiers vont ajouter une corde à leur arc faisant d’eux des professionnels de l’Aide Médicale Urgente. Ils pourraient arborer la croix de vie et transformer leur présence dans le système comme un maillon de la chaine de soins au même titre que d’autres professionnels de santé.
Le S.S.U.A.P. a tout à construire avec ses partenaires autour des victimes patients afin de répondre aux nouveaux défis de demain dont les conditions d’exercice continuent de se détériorer : Fermeture de SMUR, de services d’urgence, diminution des effectifs, augmentation de la demande ; les services d’urgence sont mis à rude épreuve et la collaboration inter-tout (hôpital, libéral, pré et extra hospitalier, public, privé, associatif) doit être mise en œuvre. Un système (ensemble d’éléments coordonnés) n’est pas sans rappeler les origines aujourd’hui déviantes des S.A.M.U. Refonder un système autour d’un centre de préoccupation à savoir la victime et non le médecin… mais est-il vraiment nécessaire de le préciser ! Et voir comment l’assister au plus près du lieu de survenue de son problème et non lui demander de devoir habiter à moins de 30 minutes d’un service d’urgence !
Un système à plusieurs niveaux comme cela a déjà été mis en place avec des T.S.S.U. de secours et soins d’urgence de niveau basiques, avancés et intensifs. Capables d’aller de gestes simples et rassurants comme la prise en charge d’une plaie ou brûlure à des techniques de désobstruction, de RCP et des soins avancés comme les abords, les dispositifs supraglottiques ou des antalgiques.
Quand on voit comment est gérée la sécurité routière en interministériel, on se dit que c’est faisable mais on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi on n’est pas capable de mettre en place une commission interministérielle pour traiter les problématiques et trouver des solutions sur la prise en charge des victimes.
Le secours à personne n’est pas désorganisé, il est à organiser.
Faut-il encore que pour bien SSUAPer, on ne se fasse pas SAPer.