C’est sans conteste un enjeu essentiel. Une pierre angulaire posée pour édifier ce qui constituera, demain, un système de gestion des alertes et de gestion opérationnelle modernisé, unifié et innovant. « Un projet des pompiers, par les pompiers et pour les pompiers », résume Pierre Casciola, qui s’est vu confier la direction de l’Agence du numérique de la Sécurité civile (ANSC), un outil qui constitue « une première brique de la transformation des métiers de la sécurité civile ». Au programme, donc : concevoir, développer, maintenir et exploiter les systèmes et applications nécessaires au traitement des alertes. Participer à l’élaboration des normes de traitement d’alertes, d’hébergement des systèmes d’information des services d’incendie et de secours et de la sécurité civile, et de manière plus générale, assurer la couverture des besoins métier des utilisateurs. Il sera question aussi de penser au déploiement et à la mise en service des systèmes dans les services d’incendie et de secours, aux partenariats avec les acteurs de la sécurité civile et de l’innovation. Autant d’aspects qui démontrent sans mal que la création d’un organisme en charge du développement d’un projet numérique n’était pas anodine. Et que cet organisme, l’ANSC, est et sera appelé à jouer un rôle essentiel.
Porter et réaliser NexSIS 18-112
Créé par le décret n° 2018-856 du 8 octobre 2018, cet établissement public administratif a en effet pour mission principale de porter et réaliser NexSIS 18-112, le projet de centralisation du système de gestion unifiée d’information et des alertes issues des numéros d’appel d’urgence 18 et 112, sur l’ensemble du territoire national.
« Ce que nous visons, c’est l’amélioration du service aux appelants et aux usagers, en même temps que l’agence a pour objectif d’accompagner les services d’incendie et de secours dans la mise en œuvre de ce service », promet Pierre Casciola avec conviction. Car « cela constitue un préalable nécessaire pour accompagner la modernisation des métiers de la sécurité civile », martèle-t-il, bien décidé à mener ce projet en agrégeant les synergies, les initiatives, les innovations. Car « être un vecteur d’innovation, un porteur de projets » suppose d’être à l’écoute du terrain, de multiplier les rencontres et les échanges. « Je suis convaincu que c’est en nouant des synergies fortes entre les métiers des services d’incendie et de secours et les métiers du numérique, mais aussi en captant les idées qui remontent du terrain, et en animant toutes les initiatives provenant des services d’incendie et de secours, de l’État mais aussi du privé, que nous arriverons au mieux à bâtir des projets », confie celui qui s’est installé dans ses fonctions de directeur en août, nommé pour un mandat de trois ans.
« La ressource et les idées viennent du terrain »
Il faut dire que le parcours de Pierre Casciola annonce sans mal sa volonté de faire reposer ce projet sur des échanges permanents avec les territoires et les principaux concernés, notamment les agents de la sécurité civile et les utilisateurs publics. « L’agence est là pour animer, faire le lien et fédérer », ajoute-t-il, volontairement précis sur le rôle de l’agence et son positionnement au cœur d’un système pluriel et dense.
Formé à l’École nationale supérieure de l’électronique et de ses applications, cet homme de 49 ans a débuté son parcours dans le privé, plus particulièrement dans le secteur du conseil dont il a gravi les paliers jusqu’à l’accompagnement de la transformation des métiers, avant d’être « aspiré » par le secteur public. Au sein de la Direction interministérielle du numérique, entre 2020 et 2022, Pierre Casciola a en effet accompagné plusieurs grands projets de l’État, sans jamais se défaire de cette « vision transversale enrichissante ». Et puis, ce parcours « m’a permis de découvrir NexSIS ». Un prolongement naturel, en somme, que Pierre Casciola en soit aujourd’hui le directeur. D’autant que « ce projet, j’y crois. NexSIS, c’est la brique de base. C’est le socle sur lequel viendront s’arrimer d’autres outils pour moderniser et transformer ». Pas anodin, que ce soit un professionnel du secteur, un expert, même, qui ait été choisi pour en diriger la destinée pour les années à venir, elles aussi déterminantes. Et puis pour Pierre Casciola, « tout cela fait sens : je peux activer tout ce en quoi je crois : l’importance du terrain, les liens avec les utilisateurs finaux. Alors oui, cela demande des efforts, de s’imprégner de ce qui se fait ici et là », sourit Pierre Casciola, dans un savant mélange d’enthousiasme et de rigueur. Dans la lignée, d’ailleurs, « je crois aussi à l’expérimentation et au droit à l’erreur. C’est en expérimentant que nous avancerons. Et nous devons avancer », promet celui qui semble bien décidé à mettre toute son énergie au service de ce projet « que nous devrons faire aboutir, et ensemble ».