Alors que nous mettons sous presse, l’été n’est pas encore là, et dans le Sud-Est de la France, les constantes météo du 15 juin sont celles d’un 15 juillet. Nous le savons, il y a de vrais feux de forêt l’hiver et des inondations l’été. Alors oui, le réchauffement climatique est dans toutes les bouches, et les « pactes » écologiques à l’horizon 2030, déjà obsolètes, sont un sujet récurrent… mais ce n’est pas la préoccupation première de notre sécurité civile !
Le sujet qui doit nous préoccuper, c’est la rupture du contrat opérationnel constaté désormais dans la plupart de nos territoires.
Il est maintenant urgent de renforcer notre capacité humaine et matérielle. C’est une question de vie ou de mort, au sens premier du terme… comme au sens figuré d’ailleurs. Les feux d’espaces naturels l’ont prouvé ces dernières années, nous avons touché nos limites capacitaires. L’an passé, le feu du Var a été, malgré tout, le seul grand feu du pays, et nous avons pu mobiliser toute la flotte de la Sécurité civile et 1 200 pompiers. Qu’en aurait-il été de ce sinistre, avec plusieurs feux de la même ampleur sur le territoire national et au même moment ?
Ne nous leurrons pas, la chance ne sera pas toujours de notre côté et, en l’état, notre système ne sera pas capable de faire la guerre sur plusieurs fronts. Et je ne parle pas que de feux ! Pour preuve, les intempéries de l’Allier en juin dernier qui ont été un phénomène hors norme pour la région et le Sdis 03. Un Sdis renforcé par tous les sapeurs-pompiers de France et qui a su faire face. Mais quelle sera la prochaine étape ? Des scénarios catastrophes et multirisques, j’en ai plein ma musette de formateur et, plus le temps passe, plus ces probabilités deviennent des occurrences.
Le sujet prioritaire, c’est de revoir de façon urgente notre politique globale de sécurité civile et de prévention des risques. Cette politique, comme le soulignait le président Grégory Allione lors de son audition du 16 juin au Sénat, « n’est pas en retard. Elle n’a jamais débuté ».